D ans les temps révolus de la royauté de droit
divin, le souverain, une fois l'an, procédait à l'imposition des mains sur des malades,
afin de les guérir des écrouelles. Au fait, c'était quoi, «les écrouelles» ? Le
Petit Larousse illustré me dit: «n.f. pl.(lat. scrofulae) 1. vx.
Lésions cutanées dues aux adénites tuberculeuses chroniques, atteignant surtout le cou.
(Les rois de France étaient censés guérir les écrouelles par attouchement, le jour de
leur sacre)». Mes souvenirs étaient défaillants: un fois dans leur vie, et non une
fois l'an. Le principe reste: ils guérissaient par imposition des mains. Si vous vivez
en France, ou dans un des pays développés du G8 ou de l'UE, ou même dans pas mal d'autres
pays moins développés un peu partout, vous vivez dans un État moderne et rationnel où les
responsables politiques font des choses sensées. Par exemple, ils ne perdent pas leur
temps à se précipiter sur des lieux de catastrophes ou de troubles, en but de prouver que
«nous nous occupons de ce problème avec la plus grande attention». Étant rationnels, ils
restent dans leur ministère, pour être au lieu où l'on règle le problème en question.
Ah bon, il ne font pas comme ça vos responsables politiques ? Étrange…
Confirmez-moi: vos politiciens sont bien des gens raisonnables et éclairés ? Merci
de me rassurer. Et que font-ils donc, vos responsables ? S'ils sont en vacances,
j'imagine qu'ils y restent: après tout, quel que soit l'endroit où ils se trouvent, ils
ont la même capacité à suivre le cours des opérations. Vous me dites ? Non, je ne
peux le croire ! Mais à quoi ça sert ? Ça fait quand même un bout de temps
qu'on sait que les écrouelles ne se guérissent pas par l'imposition des mains,
seraient-elles royales et sacrées du jour.
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