Nicolas est content !

Fait le 22/07/2002.

 T ant mieux pour lui. 18 opérations menées par les fameux GIR, et «des résultats impressionnants», selon M. Sarkozy, ministre de l'Intérieur. Par exemple, «quelques armes», dont deux pistolets-mitrailleurs, 15 kg de «résine de cannabis» comme l'on dit désormais, 800 grammes d'héroïne, 500 grammes de cocaïne, 119 arrestations — mais seulement 20 mises en accusation, ce qui donne à réfléchir sur la notion d'arrestation arbitraire —, plus quelques autres bricoles, dont nous dit-on de la viande avariée. En moyenne, 100 «agents de la force publique» par opération. Impressionnant, pas à dire. Par opération, on arrive donc au total fabuleux de:

  • 0,11 pistolets-mitrailleurs;
  • 833 g. de haschisch;
  • 45 g. d'héroïne;
  • 28 g. de cocaïne;
  • 6,55 arrestations;
  • 1,11 mises en accusation;
  • de la viande avariée.

Soit, ramené aux 1.800 gendarmes et policiers déplacés, une moyenne par agent de:

  • 0,00 pistolets-mitrailleurs (je m'arrête à deux décimales);
  • 8,3 g. de haschisch;
  • 0,45 g. d'héroïne;
  • 0,28 g. de cocaïne;
  • 0,07 arrestations (dont 0,06 inutiles);
  • 0,01 mises en accusations;
  • Avec de la chance, un steack. Avarié.

Ou encore:

  • 1 pistolet-mitrailleur pour 900 agents;
  • 1 kg. de haschisch pour 12 agents;
  • 1 g. d'héroïne pour 2 agents;
  • 1 g. de cocaïne pour 3 agents;
  • 1 arrestation pour 15 agents;
  • 1 mise en accusation pour 90 agents.

IM-PRES-SSION-NANT. Avec Nicolas, on se sent protégé.


Pour information: J'habite un quartier assez calme, je n'y connais pas grand monde et dans ce peu de monde, je connais trois possesseurs d'armes illégales. Puis, à l'époque — hélas lointaine maintenant — ou j'étais un jeune étudiant quelque peu dissipé, sans être un grand voyou, ni vivre dans un coupe-gorges, j'aurais pu vous trouver facilement deux kilos de «résine de cannabis».

Vous savez quel est le vrai problème ? Non pas les «zones de non droit» mais les «zones de passe-droits»: à Montpellier (c'est là que j'étudiais), il y avait régulièrement des «opérations nettoyage» dans les «milieux de la drogue» (de grands mots pour de petits événements); ceux qui subissaient la chose étaient les petits et moyens revendeurs, les «détaillants»; par contre, les «grossistes» n'avaient jamais de problèmes. Cela pour deux raisons: ce sont eux qui «donnaient» les petits revendeurs, et — je ne sais pas si vous me croirez tant cela est inenvisageable dans un État de Droit dont on sait que les «agents de la force publique» sont réputés respecter le plus scrupuleusement du monde la loi — ils «graissaient la patte» aux flics censés leur faire la guerre…